Le Danemark est le seul pays au monde où les écoles enseignent l’empathie. Les enfants de 6 à 16 ans ont une heure de cours par semaine sur le thème du développement social et de l’intelligence relationnelle sous forme d’ateliers expérientiels.
Pourquoi pas ailleurs ? Qu’est-ce qui bloque les autres pays ? Il y a bien sûr des actions dans certaines écoles alternatives, quelques projets pilotes dans certains pays et bien sûr quelques professeurs innovants, mais rien d’institutionnaliser comme au Danemark.
L’empathie est enseignée dès la maternelle et considérée comme aussi importante que les mathématiques ! Le but est de privilégier la coopération plutôt que la compétition. Pas d’intelligence collective sans coopération, pas d’excellence décisionnelle sans intelligence collective, l’empathie est donc une compétence comportementale fondamentale (un savoir-être).
Les enfants en bas âge sont empathiques, puis en grandissant, l’enfant devient très centré sur lui-même. L’empathie est difficile, mais pas impossible ! Cela demande un effort. Plus on s’entraine jeune, plus on sera empathique rapidement et on le restera à l’âge adulte.
L’empathie permet de diminuer les conflits et de garder des relations saines et positives avec les autres. Dans les entreprises, les équipes les plus performantes ne sont pas celles où il y a des gens très intelligents (quotient intellectuel élevé, diplômes), mais très empathiques : un haut degré de sensibilité sociale, de connectivité sociale. J’expose les théories scientifiques sur ce point dans mon livre L’excellence décisionnelle.
Si l’empathie était uniquement innée, le harcèlement à l’école ou au bureau n’existerait pas, tout comme la malveillance. Je n’aurai pas réussi à développer mon empathie et à la maintenir au prix d’une vigilance quotidienne et parfois des retours en arrière. Nous avons donc à notre naissance un potentiel empathique plus ou moins fort, il faut ensuite que nous décidions de le valoriser et surtout que notre environnement nous permette de le faire. Il est en effet difficile d’être ou de rester empathique sur une planète d’égocentriques ou d’individualistes où la testostérone est plus valorisée que l’ocytocine ou la sérotonine. Qu’observez-vous dans votre entourage social et professionnel ? Quelles sont les actions mises en œuvre pour favoriser l’empathie ?
L’empathie est, comme l’intelligence, un potentiel. Nous sommes tous intelligents, mais parfois nous faisons des bêtises parce qu’on ne prend pas le temps de réfléchir. On agit à l’instinct. Nous pouvons tous être empathiques, mais à condition de le vouloir et de participer à un mouvement collectif comme au Danemark.
Je vous invite à découvrir l’approche danoise en lisant cet article : https://mediascitoyens-diois.info/2020/07/au-danemark-les-cours-dempathie-sont-obligatoires-dans-les-ecoles-depuis-1993/
Article résumé dans une vidéo d’une minute : https://www.dailymotion.com/video/x5h6h7x
D’autres articles si vous êtes curieux :
Vu du Canada : https://www.lapresse.ca/vivre/famille/201508/07/01-4891135-le-secret-du-bonheur-danois.php
Vu de Belgique : https://www.rtbf.be/info/societe/detail_le-cours-d-empathie-obligatoire-dans-les-ecoles-danoises
Je partage ces articles de presse parce que je suis très engagé dans l’apprentissage des savoir-être à l’école, vu le peu de résultats de la démarche quand elle se fait en entreprise sous contrainte hiérarchique. Nous changeons plus facilement de comportements quand nous prenons la décision librement dans notre intérêt personnel. Le changement est beaucoup plus difficile quand l’entreprise nous l’impose avec des formations ou du coaching dans l’intérêt de l’organisation (vendre plus, produire plus vite).
Si on met de côté les cas particuliers, les écoles alternatives, les expériences locales dans différents pays ou le Danemark pour ceux qui ont la chance d’y vivre, nous sommes face au néant du système éducatif public mondial pour développer l’empathie chez les enfants. Pour cette raison, j’ai conçu un cours durant l’été 2018 pour ma fille de 10 ans et mon fils de 12 ans. En 2 semaines, ils ont été formés sur 12 compétences comportementales, dont l’empathie. Observant des résultats spectaculaires et quasi immédiats, j’ai pris le temps d’écrire un livre pour aider les parents et les professeurs qui souhaitent s’engager dans la voie ouverte par le Danemark. Je vous invite à découvrir ce livre : Le sage et le singe – https://amzn.to/2KJaDEj et à me contacter pour partager vos feedbacks, vos remarques ou vos méthodes.
Les résultats avec mes enfants ont été quasi immédiats, mais j’utilise chaque moment de la vie quotidienne pour les faire progresser en particulier sur l’empathie que j’ai identifiée comme la chose la plus difficile à atteindre. Il reste du chemin, mais je constate des progrès chaque année. Comme je manque parfois d’empathie, on doit malheureusement se résoudre à une vigilance tout au long de sa vie 😉 Si vous avez réussi à atteindre la perfection empathique, je suis très impatient de découvrir votre secret !
Depuis 1993, on peut se demander quel est le retour sur investissement pédagogique des efforts danois sur la question de l’empathie. La réponse tient une phrase : chaque année, le Danemark se classe sur le podium des pays les plus heureux du monde. Voir cet article d’avril 2021 : https://omagazine.fr/pourquoi-le-danemark-est-il-lun-des-pays-les-plus-heureux-du-monde/
La Finlande a un modèle similaire (https://www.iedrs.com/cours-dempathie-aux-ecoles-scandinaves-source-de-qualite-de-vie-travail/). Mais, ce pays va plus loin avec un programme baptisé Kiva. Depuis 2009, l’écoute, l’empathie et la pédagogie sont les trois piliers de la méthode finlandaise contre le harcèlement scolaire. La Finlande aurait résolu 85% des cas de harcèlement scolaire (voir cette vidéo : https://youtu.be/e4aasgo6OBo). Devenu adulte, cela réduit mécaniquement les risques de harcèlement en entreprise.
La Belgique a suivi l’exemple du Danemark en 2019. Selon le député David Weytslan : « Un euro investi dans le bien-être des jeunes aujourd’hui, c’est 100 euros d’économiser dans 20 ans. En termes d’antidépresseurs, de diminution de la prévention, de politique de sécurité… c’est une priorité ». Source : www.neonmag.com qui mentionne des initiatives en Russie et aux Pays-Bas ainsi que le cas d’une école élémentaire en France.
Au Canada, en septembre 1985, âgés d’à peine 7 ans, 69 garçons présentant des signes d’agressivité et issus de milieux défavorisés de Montréal ont suivi une formation de 2 ans pour améliorer leurs compétences sociales et leur maîtrise de soi. En 2022, 37 ans plus tard, ces hommes sont moins susceptibles de se retrouver en prison, d’être isolés et touchent en moyenne un meilleur salaire (+20%) que ceux qui étaient dans la même situation qu’eux, mais qui n’ont pas suivi la formation. L’étude a été publiée en août 2022 dans la revue scientifique American Economic Review par le professeur Richard Ernest Tremblay de l’Université de Montréal. Il explique : « Les garçons qui ont reçu le programme d’intervention ont mieux réussi à l’école, ont eu moins de problèmes de criminalité et ont des revenus plus élevés à l’âge adulte. Ils consommaient également moins de drogue et d’alcool à l’adolescence et sont plus nombreux à avoir obtenu leur diplôme d’études secondaires. » Pendant deux ans, de 7 ans à 9 ans, les séances de formation se déroulaient à l’école, une fois par semaine pendant 45 minutes, durant le déjeuner ou après l’école, avec des groupes de 4 à 7 enfants. Les séances portaient sur des sujets tels que la façon d’inviter un autre enfant à jouer, la façon de demander « pourquoi », la façon de réagir aux taquineries, la façon de réagir en cas de colère et la façon de réagir si les autres enfants refusent de jouer avec eux. Cette étude canadienne vient simplement confirmer ce que les Danois savent déjà et qu’ils mettent en pratique avec leurs enfants de 6 ans à 16 ans. Pour aller plus loin : www.lapresse.ca/actualites/2022-08-06/s-attaquer-aux-problemes-de-comportement-des-la-maternelle.php ou cet article du journal Le point : Apprendre l’empathie à l’école, une garantie de réussite.
Il y a 20 ans, à chaque RDV ou conférence, on me demandait quel était le ROI de l’intelligence collective. Je répondais : “il faut vivre une expérience d’intelligence collective pour mesurer le ROI”. Plus personne ne me pose la question aujourd’hui. Nous sommes donc maintenant à l’heure du ROI de l’empathie dans une équipe. Pour le mesurer efficacement, je vous propose de former une équipe avec 10 égocentriques qui n’ont aucun souci de l’impact de leurs paroles et de leurs gestes sur les autres. Laissez mijoter 2 semaines et vous aurez la réponse. Chacun de nous est capable d’observer l’impact négatif d’un manque de respect, de considération, d’écoute, d’attention, de bienveillance sur la cohésion d’une équipe sans avoir besoin de lire une étude scientifique.
Cela dit, voici l’étude la plus récente publiée dans le journal Forbes en septembre 2021 : https://www.forbes.fr/management/lempathie-est-la-competence-de-leadership-la-plus-importante-selon-les-recherches/
Si vous souhaitez réagir, je vous invite sur LinkedIn pour laisser votre commentaire : https://www.linkedin.com/posts/olivierzara_au-danemark-les-cours-dempathie-sont-obligatoires-activity-6854453416253546496-INoX >>> Plus de 340 commentaires, près de 7.000 likes et 400.000 vues en 15 jours !
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