Attention aux bruits cognitifs !

Vous connaissez nos 188 biais cognitifs, je vous propose d’aller plus profond au cœur de l’irrationalité avec les bruits cognitifs. Ce sujet a été présenté dans le livre Noise de Daniel Kahneman, Olivier Sibony & Cass Sunstein publié en septembre 2021 chez Odile Jacob.

Pour simplifier :

  • Un biais cognitif est un filtre qui déforme la réalité : nous ne voyons pas les choses comme elles le sont réellement. Vous trouverez la liste et les définitions sur ce site : www.shortcogs.com
  • Un bruit cognitif est une erreur de jugement : si on vous pose une question plusieurs fois, vous ne donnerez pas nécessairement tout le temps la même réponse selon que vous répondez le matin ou le soir, le lundi ou le samedi !

Les erreurs de jugement touchent de nombreux domaines : justice pour le calcul des dommages et intérêts ou pour fixer la durée d’une peine, recrutement, médecine avec des diagnostics différents, voire contradictoires, assurance pour le calcul du montant des primes, finances quand il s’agit de définir la valeur d’un actif, etc.

Les sources du bruit sont nombreuses : humeur du jour (se lever du mauvais pied, match perdu par son équipe la veille), nos traits de caractère (être un vrai dur ou une âme sensible), perception d’une grille d’évaluation (est-ce que 3/5 est une bonne note ou plutôt 4/5 ?) et enfin l’impact de l’évocation (subjectivité quand un élément évoque quelque chose qui perturbera mon jugement).

Pour lutter contre le bruit, il faut faire appel à des grilles d’évaluation, des critères objectifs, s’assurer que les gens jugent sans s’influencer, organiser plusieurs séquences d’évaluation pour permettre aux gens de réviser leur premier jugement ou faire appel à l’intelligence artificielle si c’est possible.

Le Codev Stratégique permet de co-construire une décision sur un sujet complexe. On part d’une page blanche, d’un objet qui n’existe pas : une nouvelle stratégie ou organisation par exemple. Le Codev Stratégique va permettre de réduire l’impact des biais cognitifs. Le bruit cognitif est ce qu’on fait ensuite de l’objet : la somme des jugements qu’on porte sur l’objet, la mise en œuvre ou les interprétations.

Par exemple, la conception d’un système d’évaluation de la performance va être soumise à des biais cognitifs, en particulier le biais d’intérêt, le biais d’ancrage, le biais de confirmation ou le biais d’excès de confiance. La mise en œuvre du système sera soumise à des bruits cognitifs : est-ce que 3/5 est une bonne note ou plutôt 4/5 ?

Autre exemple, la conception d’une loi va être soumise à des biais cognitifs et son application variera sous l’influence de bruits cognitifs.

Pour réduire les biais ou bruits cognitifs, nous avons besoin de savoir-faire, de procédures, de processus plutôt que d’une personne géniale toute seule dans son bureau.

Si vous souhaitez approfondir votre connaissance des biais cognitifs avec un sujet d’actualité, je vous propose de lire cet article qui explique pourquoi la guerre ne se terminera pas avant la défaite de l’armée russe : La guerre des biais en Ukraine.


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Author: Olivier Zara

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