Comment évaluer l’intelligence collective d’une d’équipe ?

Je vous propose deux articles qui traitent de la même étude mais en citant des sources différentes ! L’étude porte sur l’évaluation de l’intelligence collective d’une équipe.

I. L’article de Mediapart

L’intelligence collective, un travail d’équipe

Quelques extraits :

1. “De façon remarquable, les groupes où la conversation est dominée par une ou deux personnes sont moins intelligents collectivement que ceux où la distribution de l’expression se fait de façon plus égale.”

2. “Certains facteurs individuels et collectifs comme la cohésion, la motivation et la satisfaction, dont on pourrait attendre un impact, ne contribuent pas aux performances des groupes. Par contre, trois facteurs semblent déterminer l’intelligence collective :
1. la sensibilité sociale des membres du groupe, évaluée par un test consistant, en bref, à attribuer un état mental à une personne par l’observation de ses yeux ;
2. l’égalité de répartition de la parole entre les membres du groupe ;
3. la proportion de femmes.”

Cela rejoint le contenu de ce billet : Honneur aux femmes !

3. “Anita Woolley et ses collaborateurs concluent ainsi que l’intelligence collective dépend certes de la composition du groupe (on ne saurait nier que des individus médiocres seront difficilement performants…), mais aussi et surtout de la façon dont ses membres interagissent lorsqu’ils sont ensemble.”

4. “Autre conclusion positive, il pourrait s’avérer plus facile d’améliorer l’intelligence d’un groupe plutôt que celle d’individus, par exemple avec de meilleurs outils de communication interne.”

Merci à Gilles Martin de m’avoir signalé cet article.

II. L’article de Place Publique sur le même thème

Décrypter l’intelligence collective d’une équipe

Quelques extraits :

1. “Les équipes ou les groupes ont une forme d’intelligence collective, et celle-ci pourrait être mesurée, selon une étude menée aux Etats-Unis par la Carnegie-Mellon University, au sein du MIT.”

2. “Les performances d’un groupe ne seraient donc pas dues aux capacités individuelles de chacun des membres. Car le niveau maximum d’intelligence des individus formant un groupe ne présage pas de façon significative de la performance du groupe en tant que tel. “Avoir un éventail de gens intelligents dans un groupe ne veut pas dire qu’on a un groupe intelligent” explique Thomas S. Malone, qui a piloté cette étude au sein du MIT.”

3. “Mais alors qu’est ce qui rend certains groupes plus intelligents –ou performants- que d’autres ? L’analyse montre qu’il s’agit des groupes où le niveau de participation de chacun des membres est équivalent, dont les membres ont des niveaux de « sensibilité sociale » plus élevés, selon l’étude. Il faut souligner d’ailleurs que les groupes comprenant plus de femmes tendent à avoir une intelligence collective plus élevée. “Ce n’était pas un des objectifs de l’étude de montrer cette différence par genre, mais cela ressort parce qu’en général les femmes ont une « sensibilité sociale » plus développée” souligne Thomas Malone. La « sensibilité sociale » est liée à la capacité des membres du groupe à percevoir les émotions des uns et des autres”.

4. “Finalement lorsqu’une personne domine le groupe, celui-ci est moins collectivement intelligent que les groupes où les interventions des uns et des autres sont équilibrées.”

Merci à Eric Seulliet de m’avoir signalé cet article.

On n’est pas beaucoup plus intelligent que l’homme de Cro-Magnon !

cromagnon

On n’est pas beaucoup plus intelligent que l’homme de Cro-Magnon ! Alors, comment fait-on pour voyager dans l’espace, construire des ponts, des tours, des avions,… ?

La réponse se trouve dans l’excellent billet de mon ami Gilles Martin sur son blog. Gilles est le président de PMP, une société de conseil ouverte à l’intelligence collective.

Je vous invite à lire son billet :

http://gillesmartin.blogs.com/zone_franche/2010/10/cest-pas-la-taille-qui-compte.html

et voici des extraits importants de ce billet :

“Ce qui fait fonctionner la société humaine n’est pas la taille du cerveau des individus mais celle de notre cerveau collectif. Presque toutes les technologies dont nous nous servons, du crayon à la ville, échappent à la compétence d’un individu. (…). Tout ce que nous utilisons aujourd’hui combine des idées différentes, est produit par de nombreuses personnes et échappe au savoir de l’individu.

Quand nous avons commencé à échanger et à nous spécialiser, il y a environ 100 000 ans, nous avons sans le savoir commencé à créer un cerveau collectif, dans lequel nous ne sommes que les noeuds d’un réseau. Les réalisations de ce cerveau collectif sont plus brillantes que tout ce que nous pouvons comprendre. C’est pourquoi la planification centralisée ne peut pas marcher. Nous ne pouvons pas utiliser nos cerveaux individuels pour expliquer au cerveau collectif ce qu’il doit faire.

C’est là que se loge le secret de l’explosion de la prospérité et du progrès humains que l’on observe depuis 100 000 ans et encore aujourd’hui.”

[…]

“Nous sommes collectivement plus intelligents, parce que nous combinons, accumulons et échangeons nos idées plus largement dans nos technologies”.

Merci Gilles pour cette contribution au progrès de l’humanité… pourvu que l’homme de Cro-Magnon ne lisent pas ce billet, ça pourrait le mettre en colère !

😉