Quelle que soit la personne à qui vous poserez la question, elle vous répondra que l’humilité est un savoir-être. C’est vrai…et faux ! Cela dépend du contexte. Techniquement, il s’agit d’un comportement, d’un trait de caractère, de votre personnalité. Cependant, dans un environnement hiérarchique, il est très difficile d’être humble spontanément, naturellement sans un minimum de savoir-faire.
Gestion de carrière (compétition, primes, promotion) et conflits d’intérêts liés à des gains et des pertes (territoire, pouvoir, charge de travail) peuvent nous conduire à des comportements différents de ceux que nous utilisons habituellement dans un contexte social ou familial. De même qu’en mode survie, on peut se surprendre, agir d’une manière inhabituelle.
L’humilité est une posture centrale dans un processus d’intelligence collective. Il est difficile de co-construire en mode guerre des égos, bataille d’experts prétentieux ou arrogants. Chacun doit adopter une posture basse pour s’ouvrir à toutes les idées incluant celles qui vont contre mes intérêts, celles qui viennent de personnes plus jeunes ou d’un niveau hiérarchique inférieur.
Dans la plupart des organisations hiérarchiques, coacher une personne vers plus d’humilité ou lui demander poliment d’être humble, c’est une incantation. Dire qu’on est humble, c’est une déclaration… qui n’engage que son auteur. Découvrir qu’on ne sait pas tout grâce à l’intelligence collective dans une réunion en mode Codev Stratégique, c’est une révélation !
Mobiliser l’intelligence collective est le meilleur moyen de devenir humble. Cela suppose une parole distribuée grâce au tour de table à l’oral ou à l’écrit (technique du Sprint Digital). Il faut également que le chef parle toujours en dernier. Au fil des tours de table, puisque chacun peut s’exprimer sans se battre pour prendre la parole, sans être interrompu, chaque participant va découvrir l’étendue de son ignorance ainsi que la valeur des intelligences autour de la table. Cela permettra ensuite de mieux co-construire afin d’hybrider quelque chose qui contiendra l’ADN de tous.
Ainsi, lorsqu’on est en mode résolution de problèmes, l’humilité est un savoir-être difficile, voire impossible à atteindre sans des savoir-faire (Codev, tour de table, etc.). Être humble dans sa vie personnelle n’est pas une garantie d’humilité une fois qu’on est plongé dans un environnement hiérarchique et compétitif avec des contraintes de coûts, de délais et de qualité.
Dans la conclusion de mon livre sur l’excellence décisionnelle, je décris les ingrédients de « l’extrême humilité » parce qu’il n’y a pas d’excellence décisionnelle sans humilité !
L’humilité intellectuelle peut se définir ainsi :
- Respecter les idées des autres, quel que soit leur statut, pouvoir ou ancienneté ;
- Être réellement prêt à changer d’avis : savoir se contredire.
Et elle nécessite au minimum ce savoir-faire : savoir écouter ! C’est le sujet de mon 12ème livre : Le chef écoute toujours en premier.
« Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d’avis. » Oscar Wilde
L’intelligence collective est un ensemble de savoir-faire et de savoir-être : écoute, bienveillance, ouverture, humilité, confiance. La démonstration qui a été faite sur l’humilité dans cet article s’applique à tous les autres savoir-être. Ainsi, il vaut mieux aborder le développement de l’intelligence collective comme un savoir-faire ! C’est l’objet de cet article…
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One thought on “Décider avec humilité : savoir-être ou savoir-faire ?”