Wikipedia, une grande oeuvre d’intelligence collective

Si vous avez lu mon avant-dernier livre “Réussir sa carrière grâce au Personal Branding”, Eyrolles, mars 2009, vous avez vu que je citais régulièrement Wikipedia. Certains lecteurs m’ont dit être “surpris” par toutes ces références. Sur le moment, je n’ai pas relevé, ni cherché à en savoir plus. Mais, je crois comprendre que finalement, il y avait un message implicite : “Wikipedia, ce n’est pas crédible. Tout le monde peut écrire là-dedans. Ce qui est crédible, c’est le texte écrit par un expert”.

Je ne partage bien sûr pas cette vision. Pour faire simple, je pense que l’intelligence collective “organisée” de plusieurs non-experts peut produire mieux et plus vite qu’un expert tout seul… via un media 2.0 structurant ou via des processus de management face à face.

Un journaliste de l’Atelier m’a interviewé et présenté une étude très intéressante qui va dans ce sens. Voici l’article si vous voulez aller plus loin :

L’intelligence collective inspire la recherche

Cela dit, un article sur Wikipedia n’est “bon” que s’il a été revu et corrigé par un grand nombre d’intelligences individuelles. Le premier jet d’un article ou un jeune article créé par une seule personne n’a pas la même valeur qu’un article qui a mobilisé des dizaines de personnes. C’est à travers des relectures successives que Wikipedia devient une formidable machine à mobiliser l’intelligence collective. Tous les articles n’ont pas une valeur égale mais avec un peu d’expérience, on développe un 6ème sens qui permet de se dire : ça je prends et ça il faut que je recoupe l’information.

Et vous, que faites-vous sur Wikipedia ?

Mieux vaut 1% d’intelligence collective que rien du tout !

Alban Martin nous propose un billet excellent sur ReadWriteWeb France : “La règle des 1% s’applique aussi au politique !

Je vous conseille de lire l’article en entier, tout est intéressant ! Voici les extraits que je retiens :

“Nous découvrions, notamment via le Guardian Unlimited Technology et son article pédagogique intitulé « What is the 1% rule ?», que la plupart des plateformes communautaires en ligne tournent grâce à un cœur de communauté composé d’environ 1% de membres actifs par rapport à l’ensemble des membres ou des visiteurs, 10% de commentateurs ou remixeurs, et 89% de simples spectateurs passifs.”

“Peut-on voir aussi un lien avec les 1% de français environ qui sont membres d’un parti politique (pour info les adhérents PS + UMP font déjà un total de 450 000 adhérents), ces derniers définissant le choix des représentants imposé à 99% de la population avant le vote au suffrage « universel »?”

“Conscient que ni la démocratie représentative, ni les plateformes de participation sur internet ne sont capables de dépasser l’engouement d’une minorité proche de 1% du total des citoyens concernés, n’aurait-on pas intérêt à accorder les deux méthodes, plutôt qu’à les opposer sans cesse ?”

Conclusion, c’est vraiment un excellent article, très éclai­rant et qui me redonne un peu d’espoir. Cependant, l’intelligence col­lec­tive est un non sens cultu­rel pour la majo­rité des élus qui fonc­tionnent encore en mode féo­dal tout comme beau­coup de dirigeants.

L’intelligence col­lec­tive est un outil du déve­lop­pe­ment durable qui fait sur­tout sens pour les “créa­tifs cultu­rels” et, à ma connais­sance, ils ne sont pas majo­ri­taires dans le monde. Si on reste dans un cadre démo­cra­tique (la volonté majo­ri­taire du peuple), je vois mal les prin­cipes actuels de fonc­tion­ne­ment du poli­tique dis­pa­raîtrent à court terme avec ou sans 1%.

Cela dit, peut-être que si on explique aux élus que mobiliser l’intelligence col­lec­tive consiste seulement à mobi­li­ser l’intelligence de 1% du col­lec­tif, cela aidera à amor­cer le pro­ces­sus d’une par­ti­ci­pa­tion du 1% de citoyens actifs. Il fau­drait peut-être qu’on explique aussi cela aux diri­geants d’entreprise ?

Un grand merci à Alban Martin pour son article qui ouvre des perspectives intéressantes pour le développement de l’intelligence collective.